Le divan : Le Trône de Fer - Les noces pourpres

Je m'en souviens c'était un jeudi. A midi mes collègues ne m'avaient pas attendu pour manger, du coup j'étais allé me poser tout seul au McDo avec mon bouquin. J'avais pris un menu casse-croûte, celui avec le jambon. Et un coca. La comparaison est sans doute un peu cliché, totalement disproportionnée et de fort mauvais goût, mais la lecture du chapitre des noces pourpres c'est comme le 11 septembre. On n'oublie pas où on était quand c'est arrivé.

De mémoire, c'est la plus grosse baffe émotionnelle que je me suis pris en lisant. C'est sans doute symptomatique de la pauvreté de ma culture littéraire mais c'est tant pis. Le genre de truc qui te fait te sentir pas bien et passer un sale après-midi. Et même rentré chez moi, pas moyen de vider mon sac: j'ai l'interdiction formelle d'évoquer ce qui n'est pas encore arrivé dans la série TV (Game of Thrones pour ceux qui n'auraient toujours pas compris de quoi je parle).

Je n'appréçiais pas particulièrement le personnage de Robb Stark mais j'avais quand même un certain attachement, du fait que c'est lui le "gentil".  Le Trône de Fer ne ménage pas ses personnages, on le sait, mais ce n'est pas non plus le Livre de Job, la maison Stark avait déjà bien souffert, je pensais que le vent allait tourner et que les affreux Lannister ravaleraient leurs pluies de Castamere. A titre personnel je trouve que l'acharnement que met GRR Martin à mener à la ruine ceux qui au départ semblaient être les chevaliers blancs de la saga a parfois des airs de Deus Ex Machina faussement transgressifs.

En plus de la mort du seul personnage qui semblait encore en mesure de tenir têtes à tous les vilains fourbes retors qui peuplent Westeros, le chapitre des noces pourpres traumatise aussi par sa construction. Quand le Roi du Nord se présente aux Jumeaux pour y marrier son oncle avec la fille du maître des lieux après avoir lui-même trahi son serment d'épouser la demoiselle, on serre un peu les dents dans l'attente de ce qui va se passer. Le chapitre est raconté à travers le point de vue de Catelyn Stark qui tente de se rassurer et de se convaincre que ce mariage n'est qu'un mauvais moment à passer. Elle voit les signes avant-coureurs du massacre à venir mais les ignore, les relativise ou les mésinterprète. Et moi, lecteur, je me fie à ses jugements et fais mien son aveuglement. Et quand tout finit par éclater, comme Catelyn je me dis que ce n'est pas possible tout en me reprochant de ne pas l'avoir vu venir.

(image cool de source inconnue)

 

 

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